mercredi 29 janvier 2014

Cégep en spectacle 2014: Finale locale Beauce-Appalaches: Le septième juge

J’assiste au concours à critère qu’est la finale locale de cégep en spectacle au Cégep Beauce-Appalaches de mon plein gré en tant qu’étudiant au certificat en culture musicale à l’université Laval, car c’est pratiquement le seul endroit où il est possible d’entendre des créations musicales locales de jeunes musiciens ne subissant pas encore directement les pressions artistiques de l’industrie musicale, bien que leur propre perception n'en soit probablement affligée et que l’institution elle-même agisse à des fins lucratives.

Après avoir craint le mot du directeur stressé s’entama la cérémonie spectaculaire de recrudescence talentueuse concentrée. D’abord un duo dansant masculin aux origines africaines démontra son identité à travers des danses modernes sur quelques beats, dont un de style « trap » avec la basse fortement syncopée le charleston mitraillé. C’est sur une attitude de défi de la part de son comparse que l’un présentait son solo mouvementé.

La première performance vocale de la soirée suivit, soit une interprétation statique et réservée malgré le nombre (4) de chanteuse, qui pourrait expliquer par contre l’insolence harmonique des voix, d’une toune de Mark Duprey.

L’humoriste en herbe que j’ai connu il y a quelques années dans Brown Town Story (court-métrage épique diffusé en différé sur Youtube) Patrick Couture, figurant suivant sur le programme unique, dévala habilement son exposé interactif qui su faire entendre des propos qui auraient fait gronder les féministes extrémistes qui peuplent les villes tout en idolâtrant son modèle maternel.

[Petite parenthèse pour souligner la perpétuation des traditionnelles animations à thématique bidon, dont le moment le plus marquant fut un interprétation ascendante majeure d’Au clair de la lune.]

 La pièce d’après s’intitulait Vole et elle traitait d’un sujet spirituel : la mort. L’introduction pianistique boiteuse me fit rire, mais je n’aurais pas eut le temps de prononcer « euphorie » qu’une voix grave capta mon attention : celle de la chanteuse du nom de Clarence Beaulieu, qui pénétrait curieusement la marche funèbre. Les sombres motifs vocaux employés dans les phrases de registre grave de l’introduction contribuèrent à la mise en lumière des mélodies audacieuses chantées dans l’oisellerie de l’aigu au cours des refrains.

Et, un quartet de style cabaret a mis en musique le poème Ah comme la neige a neigé d’André Sauvé. Le résultat était assez ressenti pour ce que peut atteindre une œuvre aussi surutilisée que cet exemple de Nelligan. J’ai bien aimé le swing du groupe reprenant Fais-moi mal Johnny  de Vian.

Ensuite, la composition du duo humain du nom de Dualité vocalisa une mélodie plutôt uniforme sur la structure de nos bonnes vieilles quadrilles. J’aurai beau dire que les Québécois avons le pied pesant sur la quadrille : même la famille Soucy marquait rigoureusement du pied chaque temps. La performance retenue de standards était à l’image de la culture beauceronne actuelle.

La suite cérémoniale objective offrit à ce moment précis tribune à des instrumentistes droits à prestation radiophonique. Le chanteur atteignait avec justesse ce timbre recherché par les dépisteurs radio que tentent d’imiter la plupart des chanteurs beaucerons à cause de l’aliénation radiophonique. Cette course divertit toutefois trop souvent les êtres humains de leur instinct vocal sans lequel ils ne peuvent s’épanouir. Le morceaux en question intitulé Je tombe, se termina sur une envolé shoegaze, cérébralement en phase avec mon audition récente du dernier album d’Alcest.

Je me permis de ne pas écouter la démagogie du huitième numéro concernant l’au-delà du raisonnable du rêve américain : la prédiction d’une combinaison de loterie. Combien me trouvais-je honteux en ne voyant rien de moins qu’un standing ovation à l’annonce de la série de chiffre en question...

La composition instrumentale de la soirée se vit propulsée par un claviériste maniant un instrument de marque Roland dégageant une sonorité directement empruntée au Moog des années 70. Vous avez déjà entendu ce timbre si vous avez visionné la première scène d’Orange Mécanique. Quand l’orchestre rock au complet est parti, c’était pour accompagner un solo de guitare de Steven Fortin. Ce guitariste avait toute qu’un son cheezy 80’s, ce qui toutefois contrastait esthétiquement avec la décennie précédente qu’évoquait le clavier. Le problème est que mes attentes structurelles établies par le son du clavier, relatives au rock progressif, connurent la déception d’une power-ballad hermétique. En secondième, mais non la moindre pièce, jouée dans le même ordre esthétique que la première sauf une fonction sonore du synthétiseur colorée à l’orientale (ajustement décennal), mit en scène des prouesses techniques effectuées derrière le cou par Steven Fortin.

Que je veuille rendre grâce aux sœurs Poulin pour leur numéro de danse malgré mes prédispositions manquantes dans ce domaine et ma carence de ferveur quant à l’emploi de musique préenregistrée en spectacle n’égare pas le respect que j’éprouve pour elles. Leur démarche hypnotisante, charmante et féerique dans une ambiance mythique, naturelle et pure m’aura fait oublier le temps.

Enfin, de nombreux musiciens se sont présenté sur scène pour clôturer la cérémonie spectaculaire de recrudescence talentueuse concentrée sous le nom de Mélodique Délirium en interprétant une version traduite d’une chanson anglophone qui s’intitula pour l’occasion : Comme autrefois.

Il fallait ensuite voter pour son numéro favori, mais j’étais venu pour un spectacle et chaque numéro constituait une partie intégrante de cette unité spectaculaire, cet événement mobilisant tant de ressources humaines distinctement indispensables à l’impression générale qu’elle m’aura laissé quant à la direction culturelle locale. Je m’abstins donc de participer à la nomination d’un récipiendaire du cachet unique qui aurait du être séparé entre chaque participant. Au fait, je suis parti à ce moment... Qui donc aura été couronné?

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