vendredi 31 janvier 2014

A propos du post-rock

S'éloigner de l'esthétique rock and roll pour un groupe d'instrumentation rock & roll typique donne le post-rock. La musique se rapproche ainsi de sa fonction initiale en se libérant de la vanité idéalisée médiatiquement... Toutefois, l'industrie, l'idéal médiatisé, évolue avec la popularisation des produits culturels authetiquement dérivés (post-rock), ce qui, selon les caractéristiques intégrés dans la culture musicale, incarne la modernité, le rock. Ce qui distingue l'acte de la modernité est post-rock.

Documentaire d'intérêt extra-personnel illustrant une vision post-moderne de la musique





mercredi 29 janvier 2014

Cégep en spectacle 2014: Finale locale Beauce-Appalaches: Le septième juge

J’assiste au concours à critère qu’est la finale locale de cégep en spectacle au Cégep Beauce-Appalaches de mon plein gré en tant qu’étudiant au certificat en culture musicale à l’université Laval, car c’est pratiquement le seul endroit où il est possible d’entendre des créations musicales locales de jeunes musiciens ne subissant pas encore directement les pressions artistiques de l’industrie musicale, bien que leur propre perception n'en soit probablement affligée et que l’institution elle-même agisse à des fins lucratives.

Après avoir craint le mot du directeur stressé s’entama la cérémonie spectaculaire de recrudescence talentueuse concentrée. D’abord un duo dansant masculin aux origines africaines démontra son identité à travers des danses modernes sur quelques beats, dont un de style « trap » avec la basse fortement syncopée le charleston mitraillé. C’est sur une attitude de défi de la part de son comparse que l’un présentait son solo mouvementé.

La première performance vocale de la soirée suivit, soit une interprétation statique et réservée malgré le nombre (4) de chanteuse, qui pourrait expliquer par contre l’insolence harmonique des voix, d’une toune de Mark Duprey.

L’humoriste en herbe que j’ai connu il y a quelques années dans Brown Town Story (court-métrage épique diffusé en différé sur Youtube) Patrick Couture, figurant suivant sur le programme unique, dévala habilement son exposé interactif qui su faire entendre des propos qui auraient fait gronder les féministes extrémistes qui peuplent les villes tout en idolâtrant son modèle maternel.

[Petite parenthèse pour souligner la perpétuation des traditionnelles animations à thématique bidon, dont le moment le plus marquant fut un interprétation ascendante majeure d’Au clair de la lune.]

 La pièce d’après s’intitulait Vole et elle traitait d’un sujet spirituel : la mort. L’introduction pianistique boiteuse me fit rire, mais je n’aurais pas eut le temps de prononcer « euphorie » qu’une voix grave capta mon attention : celle de la chanteuse du nom de Clarence Beaulieu, qui pénétrait curieusement la marche funèbre. Les sombres motifs vocaux employés dans les phrases de registre grave de l’introduction contribuèrent à la mise en lumière des mélodies audacieuses chantées dans l’oisellerie de l’aigu au cours des refrains.

Et, un quartet de style cabaret a mis en musique le poème Ah comme la neige a neigé d’André Sauvé. Le résultat était assez ressenti pour ce que peut atteindre une œuvre aussi surutilisée que cet exemple de Nelligan. J’ai bien aimé le swing du groupe reprenant Fais-moi mal Johnny  de Vian.

Ensuite, la composition du duo humain du nom de Dualité vocalisa une mélodie plutôt uniforme sur la structure de nos bonnes vieilles quadrilles. J’aurai beau dire que les Québécois avons le pied pesant sur la quadrille : même la famille Soucy marquait rigoureusement du pied chaque temps. La performance retenue de standards était à l’image de la culture beauceronne actuelle.

La suite cérémoniale objective offrit à ce moment précis tribune à des instrumentistes droits à prestation radiophonique. Le chanteur atteignait avec justesse ce timbre recherché par les dépisteurs radio que tentent d’imiter la plupart des chanteurs beaucerons à cause de l’aliénation radiophonique. Cette course divertit toutefois trop souvent les êtres humains de leur instinct vocal sans lequel ils ne peuvent s’épanouir. Le morceaux en question intitulé Je tombe, se termina sur une envolé shoegaze, cérébralement en phase avec mon audition récente du dernier album d’Alcest.

Je me permis de ne pas écouter la démagogie du huitième numéro concernant l’au-delà du raisonnable du rêve américain : la prédiction d’une combinaison de loterie. Combien me trouvais-je honteux en ne voyant rien de moins qu’un standing ovation à l’annonce de la série de chiffre en question...

La composition instrumentale de la soirée se vit propulsée par un claviériste maniant un instrument de marque Roland dégageant une sonorité directement empruntée au Moog des années 70. Vous avez déjà entendu ce timbre si vous avez visionné la première scène d’Orange Mécanique. Quand l’orchestre rock au complet est parti, c’était pour accompagner un solo de guitare de Steven Fortin. Ce guitariste avait toute qu’un son cheezy 80’s, ce qui toutefois contrastait esthétiquement avec la décennie précédente qu’évoquait le clavier. Le problème est que mes attentes structurelles établies par le son du clavier, relatives au rock progressif, connurent la déception d’une power-ballad hermétique. En secondième, mais non la moindre pièce, jouée dans le même ordre esthétique que la première sauf une fonction sonore du synthétiseur colorée à l’orientale (ajustement décennal), mit en scène des prouesses techniques effectuées derrière le cou par Steven Fortin.

Que je veuille rendre grâce aux sœurs Poulin pour leur numéro de danse malgré mes prédispositions manquantes dans ce domaine et ma carence de ferveur quant à l’emploi de musique préenregistrée en spectacle n’égare pas le respect que j’éprouve pour elles. Leur démarche hypnotisante, charmante et féerique dans une ambiance mythique, naturelle et pure m’aura fait oublier le temps.

Enfin, de nombreux musiciens se sont présenté sur scène pour clôturer la cérémonie spectaculaire de recrudescence talentueuse concentrée sous le nom de Mélodique Délirium en interprétant une version traduite d’une chanson anglophone qui s’intitula pour l’occasion : Comme autrefois.

Il fallait ensuite voter pour son numéro favori, mais j’étais venu pour un spectacle et chaque numéro constituait une partie intégrante de cette unité spectaculaire, cet événement mobilisant tant de ressources humaines distinctement indispensables à l’impression générale qu’elle m’aura laissé quant à la direction culturelle locale. Je m’abstins donc de participer à la nomination d’un récipiendaire du cachet unique qui aurait du être séparé entre chaque participant. Au fait, je suis parti à ce moment... Qui donc aura été couronné?

dimanche 26 janvier 2014

La culture musicale américaine asservie par l'élite capitaliste

La culture musicale américaine naquit dans une crise identitaire de la nouvelle nation américaine avec les minstrels, porte d’entrée pour l’influence africaine chez les Américains européens malgré une base de mauvaise foi. L’influence de ces spectacles sera amplifiée par son succès économique, influençant de riches tenanciers qui verront un marché potentiel dans la marchandisation d’une pseudo-culture pan-états-unienne basée sur l’intégrisme culturel dans ce contexte multiethnique. Cet élitisme nouveau sera le véhicule du rêve américain: mythe de la mobilité sociale orienté selon ses critères mercantiles, visant avant tout les gens de la haute société (héritiers de la musique savante européenne).

Le blues des Noirs et le country des Blancs du Sud seront polis par les barons dans les années 20-30 (race records, hillbilly), mais ils pousseront trop loin leur 'opportunisme' (monopole) commercial. Résultat: un boycott des stations de radio, qui ne pouvaient accepter une hausse de 600% des droits d'exécutions. Elles se tourneront vers les minors pour leur contenu musical, faisant ainsi la promotion des musiques plus authentiques, soit le blues urbain (R&B) et le country, auxquelles les oreilles purent s’habituer plus radicalement. Le rythme de l’intégrisme culturel de Tin Pan Alley se vit dépassé par l’exposition brute d’une esthétique qu’elle dissimulait, ce qui servit symboliquement à ériger les bases d’une contre-culture chez les jeunes baby-boomers dans une société rigide et plastique d’hédonisme implicite.

Le rock & roll, aux fortes influences afro-américaines, aura été le point culminant de la controverse que tentait de contenir l’industrie, soit cette remise en question de la société lui appartenant. C’est à ce moment que de réels rapprochements s’effectuèrent entre les races. Les jeunes blancs prirent conscience de la réelle position sociale des Afro-américains, auxquels ils s’identifièrent réellement en tant qu’Américains. Il faut mentionner l’effort réussi de Tin Pan Alley d’adoucir le rock and roll au début des années 60, mais le baby-boom continuait de s’étendre et la jeunesse se politisait, si bien que la contestation révoltée du rock and roll se pacifia dans le psychédélisme, qui connut une popularité si grande qu’il est vite tourné à l’avantage de l’industrie musicale. Pour contrer cet effet d’esthétique populaire mobile, les jeunes contestataires des années 70 créèrent un anti-esthétique : le punk et DIY.